De la problématique de la goutte de trop.
Je me baladais un jour dans la forêt de Marly avec ma douce et tendre, et une conversation en amenant une autre, elle vient à me parler du pisse debout et remarque qu'elle pourrait enfin savoir ce que c'est que pisser debout et peut-être même comprendre le pourquoi de la goutte de pisse sur la cuvette.
Là, je prends mon plus bel air narquois, non pas parce que je suis un macho phallocrate et misogyne mais parce que je suis juste un simple connard, et je lui dis qu'elle ne comprendrait qu'une partie mais pas tout, car le "pisse-debout" n'est malgré tout pas un pénis. Et c'est alors que j'ai essayé de lui expliquer toutes les possibles explications de la goutte de trop.
Et je vais tenter de vous retranscrire tout ça, de la manière la plus exhaustive possible.
Tout d'abord, il vous faut avoir en tête l'image du doux instrument qu'est le pénis. Je m'en voudrais de remettre en cause votre connaissance du dit appareil mais je préfère encore faire un petit rappel pour que nous partions tous sur des bases communes. Alors voici :
C'est bon ? vous l'avez bien en tête ?
Prépuce or not prépuce, that is the question. #
Je pense que nous devons tout d'abord parler du prépuce. Il est très significatif dans cette notion de la goutte de trop.
Le prépuce est donc cette peau en rab qui couvre le gland, elle a plusieurs fonctions dont au moins une protectrice. C'est d'autant plus cocasse quand on sait que la circoncision a aussi ce rôle protecteur quand ce n'est pas pour une raison religieuse.
Bref, toujours est-il qu'à peu près 30% de la population masculine mondiale est circoncise. Donc près d'un tiers des hommes ne comprendra pas ce dont je vais parler en premier.
La situation #
Imaginez vous un peu ce surplus de peau recouvrant entièrement le gland du pénis, tout ça emballé dans un slip ou boxer bien moulant, ou pire dans cette invention du diable qu'est le pantalon "slim".
Dans cette situation, tout est compressé, bien au chaud.
Voici donc notre prépuce, toujours légèrement humide car un de ses rôle protecteur est d'empêcher le dessèchement du gland, qui voit enfin l'air libre quand vous allez pisser.
Le problème #
Tout est collé, il n'y a pas de sortie possible pour l'urine… en apparence car ça serait sans compter sur le pouvoir magique de la pression.
Et voici que notre urine trouve son chemin sur l'endroit le plus faible du collage de prépuce.
Est-ce que cette faille est juste en face du méat (c'est le nom poli pour le trou du pipi) ? NOOOOOOON bien sûr, il est un peu plus à droite ou à gauche… ou pire un double bingo à droite et à gauche.
Bref, vous commencez à pisser de biais et vous aviez beau vous être positionné comme il fallait, pour au moins une fraction de seconde, vous pissez à côté… sur la cuvette.
D'aucuns vous diraient que la situation est facilement contournable en prenant le soin de bien décaloter le prépuce avant de commencer à uriner et ils auraient raison, mais soyons sérieux, nous ne sommes pas toujours 100% aware surtout pour un pipi dans la nuit ou au réveil. Enfin je dis ça…
Sous pression #
L'urine est un flux liquide et comme tout flux, il n'est pas toujours facilement mesurable et n'est pas toujours homogène… cet enfoiré.
La situation #
Vous avez bu 3 pintes de bière et vous avez beau vous retenir parce que vous ne voulez pas râter la chute de la blague sexiste de votre beauf de pote sur trois péripatéticiennes dans un ascenceur, il vous faut rendre à la nature ce que le houblon vous a donné.
Tout le monde le sait, pour un litre de bière bu, vous avez le droit à deux litres d'urine. Et ça fait beaucoup pour votre petite vessie pleine à rabord. Beaucoup de pression tout ça.
Du coup vous allez aux toilettes, vous décalotez parce que vous faites ça bien mais ça ne suffira pas.
Le problème #
Vous avez manifestement sous-estimé la pression. Votre urine est telle Usain Bolt sur ses starting blocks et telle Usain Bolt elle part comme une fusée. Trop pour vous. Trop pour l'orientation que vous avez choisi pour votre pénis. Et là c'est le drame, un bout du premier jet part sur la cuvette…
Mais attendez, cette connasse de pression n'en a pas fini avec vous. Au tout début, le flux est continu, homogène; votre vessie se dégonfle, se vide au rythme de votre satisfaction, et plus elle se vide, plus la pression diminue.
Alors que profitiez sereinement de votre vidange, vous ne faites plus attention, l'orientation de votre pénis n'est plus optimale pour viser le centre ET BIM CUVETTE !
Ou alors vous aviez prévu cette baisse de pression et ré-orienté votre pénis mais alors que le flux paraissait arriver au bout vous forcez votre muscle pour presser la vessie comme une éponge et là, surprise, il en restait plus que prévu et du coup augmentation du flux, orientation du pénis erronée, BIM CUVETTE !
Ce sera, je pense, le seul et unique cas reproduisible par le pisse debout.
Le piège de l'élastique #
Dans le même genre que la problématique et sournoise pression, vous avez le piège de l'élastique du slip ou du caleçon.
La situation #
Vous allez aux toilettes, sortez votre engin de son écrin de coton, et décidez de ne pas retenir l'élastique de votre slibard et le laissez délicatement posé à la base de votre pénis parce que vous avez un mickey dans le nez des plus coriaces et que vous êtes persuadé d'être un pro du multitasking.
Rien d'affolant jusque-là. Mais connaissez-vous la blague de l'arroseur arrosé ? Avec le gars qui tord le tuyau d'eau ? Mais siiiii, j'en suis sûr.
Le problème #
Vous avez vaincu votre mickey, avez fini d'uriner aux vues de votre sensation de vide dans la vessie et de la manifeste faible quantité d'urine qui coule encore.
Vous vous apprêtrez à remballer le matériel dans son paquetage quand, tout à coup, en relevant l'élastique, un nouveau jet fait éruption… ET BIM CUVETTE voire même, si vous êtes rapide en besogne, DOUBLE COMBO SLIP.
Mais pourquoi, ô grand dieu, cela vous est-til arrivé ? Bah déjà par ce que c'était arrogant de votre part de croire que vous pouviez faire convenablement deux choses en même temps, et puis aussi parce que quand la pression de l'urine est forte, elle suffit à contrer la pression de l'élastique mais quand la pression du flux faiblit, l'urine sortie de la vessie reste bloquée dans l'urêtre au niveau de l'élastique. C'est aussi con que ça.
La débandade #
Si vous demandez à n'importe quelle homme normalement constitué, il vous dira qu'il lui est impossible d'uriner alors qu'il est en mode Super Saiyan (comprendre : quand il a une gaule d'enfer). C'est normal.
Au même titre que des rails d'une voies ferrée, l'urêtre est la seule et unique voie qui sort du pénis. Or, vous n'êtes pas sans savoir que l'homme est capable de rejeter deux types de liquide par son pénis : le liquide séminal et le liquide urinaire.
Pour des raisons évidentes de bien-séance, il y a un embranchement pour accéder à l'urêtre que se partagent la vessie et les roubignoles (je fais bref hein) et c'est pour ça que vous ne pisserez pas du sperme ou que vous n'éjaculerez pas de l'urine (sous réserve d'une constitution normale).
Par contre, vous pouvez uriner alors que votre érection n'est pas complètement redescendue.
La situation #
On est dimanche matin, vous venez de vous réveiller et vous avez encore des restes du houblon de la veille. Il vous faut vite aller aux toilettes. Vite. Mais vous avez une puissante gaule matinale, le genre qui vous rendrait fier en temps normal mais qui dans le cas présent vous emmerde bien comme il faut.
Le problème #
Vous devez attendre que le sang présent dans vos corps caverneux se fasse la malle et ramollisse la barre à mine que vous avez à la place du pénis. Mais votre envie de vider votre vessie est si puissante qu'à la moindre impression de faiblesse vous commencez à pousser avec votre muscle sur votre vessie.
Seul hic, quand vous urinez d'habitude, votre pénis ne forme pas une putain d'équerre. Il est nettement moins aisé de viser le centre de la cuvette dans ces conditions.
Vous sentez alors que vous pouvez le faire si vous réussissez à réduire la quantité de fluide qui sort afin de produire un faible jet qui tombera directement en dans le trou. Mais la forte pression de votre vessie pousse avec rage alors avec votre muscle, si vous avez réussi à éviter la cuvette jusque-là, vous coupez le flux.
Sauf que pour une raison que j'ignore il s'agit du même muscle, ou un autre juste à côté, qui vous fait remonter le phallus (les hommes comprendront) et là sur la fin du jet stoppé… BIM CUVETTE !
Les circonstances atténuantes #
Il y a quelques autres situations bien moins complexes mais belles et bien génératrices de gouttes de trop.
La cuvette est le coupable #
Croyez-le ou non, mais il y a des gens qui étudient la forme et l'ergonomie des cuvettes de toilette. Et donc il y a des gens qui testent à coup de jet si les angles sont les plus adequats pour éviter la génération de goutte. Le truc étant que tout le monde n'achète pas sa cuvette de chiotte en fonctione de sa note ergonomique et que vous tomberez forcément un jour sur une de ces cuvettes innommables. Vous viserez bien comme il faut au milieu et vous mettrez malgré vous des gouttes sur la cuvette…
Monde de merde.
La secousse #
Nous aimons bien, nous fiers détenteurs de pénis, nous secouer le zob pour faire tomber la dernière goutte qui refuse de tomber tout seule. Comme un amical petit coup de pouce. Sauf que parfois, elle résiste, elle prouve qu'elle existe et plus nous y mettons du nôtre, moins nous avons le contrôle sur le point de chute. Et… bon ben pas besoin d'en dire plus vous avez compris.
Conclusion #
C'est pas toujours facile d'être un homme, au moins pour ça, si ce n'est pas uniquement pour ça.
Alors oui, on pourrait tous s'assoir comme nos amies les femmes, ça nous éviterait bien des problèmes mais merde, on a un moyen de pisser sans toucher aux vils germes des toilettes publiques alors je vois pas pourquoi on devrait s'en priver.
Ceci étant ça n'excuse pas du tout le fait de ne pas nettoyer ses saloperies. Sérieusement les gars, faites pas les porcs.
Si tu pisses sur la cuvette, n'en laisse pas une gouttelette.
De toute façon, je vous surveille !
Cover par André Zehetbauer